Le plus grand “come back” de l’histoire
Benvenido a Miami. C’est la fête à South Beach. Après avoir parfaitement entamé la série, les Mavs de Nowitzki s’inclinent 4 manches à 2 face au Heat de Miami, emmené par un Dwyane Wade élu meilleur joueur des finales haut la main.
Lyrics : Side'O
Comme le match 5, le match 6 fut serré jusque dans les dernières minutes. Un titre NBA se joue à pas grand-chose. Les trois-points de Terry qui ne rentrent pas, les lancers-francs réussis de Wade qui semble immunisé contre la pression. Pourtant, après avoir mené de 14 points en 1ère mi-temps, les Mavs n’ont jamais donné l’impression qu’ils pouvaient reprendre le match en main. Miami n’arriva pas à creuser un écart significatif (à cause en partie de leurs balles perdues, comme d’habitude) mais montrèrent un jeu plus collectif et équilibré. Disons que pour une fois, Wade ne fit pas tout, tout seul. Alors que du coté des Mavs, c’est un Dirk très incisif qui tenait la baraque, auteur d’une ligne de stat enfin digne de son rang (29 pts à 10/22, 15 rbs, 2 contres et 8/8 aux lancers-francs), suppléé en quatrième quart temps par un Stackhouse qui racheta son début de match raté, les Mavs ne shootèrent, encore une fois, qu’à 37%. Ils ne trouvèrent jamais leur rythme offensif et lorsque, sur la dernière action, Nowitzki enfermé dans une prise à deux trouve Dampier dans la raquette, celui-ci laisse échapper la balle. A l’image de la soirée des Mavs qui eurent l’occasion de prendre l’avantage, la défense du Heat n’est pas la plus hermétique mais ne purent capitaliser. En fin de rencontre, la défense de Miami se focalisa sur Dirk, forçant les autres Mavericks à prendre leurs responsabilités. Tactique payante. Le retour de Stackhouse après suspension ne suffit pas. Notons aussi l’absence de Van Horn, le remplaçant de luxe qui est décidément très cher s’il ne joue même pas.
Le Heat, quand à lui, nous gratifia du match le plus collectif de ces finales, compensant les maigres 24 minutes jouées par O’Neal à cause de ses 5 fautes. Shaq qui prit tout de même la bagatelle de 12 rebonds (et seulement 9 points). Ce qui n’est pas négligeable car Miami ne perd pas souvent lorsqu'il domine au rebond. Mais bon, on n'est pas encore à une fin de règne à la Chirac, mais Big Daddy vieillit et vite. Heureusement que Wade est jeune car ses 36 pts (10/18), 10 rbs, 5 passes, 4 interceptions et 3 contres (spectaculaires) firent la différence (vivement le championnat du monde). Il n’y a pas de hasard, le Heat a gagné les 4 matches où Wade a marqué plus de 35 pts. 4 matches d’affilés à plus de 35 pts qui rappellent un des dirigeants des Bobcats à sa plus belle heure. La draft 2003 vaut sûrement celle de 1996 ! Au coté de Wade, on retrouve une fois n’est pas coutume le role player oublié mais décisif lors de cette 6ème manche, Haslem, qui récolta lui aussi 10 rebonds et marqua 17 points, alors qu’il ré-aggrava sa blessure à l’épaule gauche lors du 1er quart-temps. Lorsque Haslem trouve son shoot à mi-distance, le visage de l’équipe floridienne n’est plus le même. Haslem qui ne fut pas drafté, joua en France pendant un an, et refusa quelques millions de dollars l’an dernier pour rester à Miami afin de concourir pour un titre. Pari gagné. Pari gagné aussi pour les papis du Heat : Payton et Mourning. Payton qui quitte la liste des joueurs avec le plus de matches de playoffs à son actif sans titre (152) et y laisse les Malone, Stockton et autres Perkins. GP qui était bien décidé à suivre O’Neal partout ou il irait afin de bénéficier d’une bague, alors que Michael Finley est probablement en train de se demander s’il n’aurait pas du quitter le Texas : 4 millions et un titre pour avoir parié sur les Spurs. Mourning, lui, qui a fait chanter Toronto jusqu’à ce qu’ils acceptent de le payer et de le laisser retourner à Miami, est sûrement le meilleur pivot remplaçant de la ligue, et fut décisif ce soir puisqu’il rattrapa les erreurs défensives des ses coéquipiers à cinq reprises. Son sens de l’anticipation ne s’est pas amoindri avec l’age, ni son enthousiasme. Kevin Garnett a l’air relax en comparaison. Ajoutons 8 pts et 6 rbs en 11 minutes pour l’ancien Hoya. Enfin, Walker prit 11 rbs et Posey lui fut préféré en fin de quatrième quart temps grâce à ses efforts défensifs. Quatrième quart-temps durant lequel Jason Williams joua beaucoup plus qu’a l’accoutumé. Meilleur passeur des Heat avec 7 passes décisives, il parait très inhibé depuis ses débuts tonitruants à Sacramento mais cette concentration sembla sûrement préférable aux yeux du coaching staff à un Payton trop dissipé, parlant beaucoup avec les arbitres.
Seulement deux équipes (sur 27) dans l’histoire des finales NBA étaient revenues d’un tel déficit pour gagner le titre : les Celtics en 1969 emmenés par Bill Russel lors de sa dernière saison, décrochant son 11eme titre en 13 saisons, et les Blazers de Portland en 1977, coaché par le légendaire Jack Ramsey, alors que Bill Walton n’avait pas encore obtenu le record du monde du plus d’interventions chirurgicales sur un seul homme. Mais, ces deux exploits se déroulèrent alors que le format des finales était en 2-1-1-1-1-1 et non pas le format d’aujourd’hui en 2-3-2. Dallas va ruminer tout l’été ce matche 3, durant lequel ils ont « bouffé la feuille » et peut-être perdu la série. Menant de 13 point à six minutes de la fin, ils s’inclinèrent de deux points. Au lieu de mener 3-0, la série fut relancée.
Pat Riley devient le deuxième coach de l’histoire à emmener trois équipes différentes en finales NBA et le troisième à gagner un titre avec deux équipes différentes, son denier titre remontant aux années 1980 avec les Lakers. Quatre ans après son dernier titre, O’Neal solidifie son statut d’un des meilleurs pivots de l’histoire. Rappelons qu’avant de se surnommer lui-même le MDE (Most Dominant Ever) O’Neal aurait du regarder les stats d’un certain Abdul-Jabbar qui lors de ces dernières finales, à l’age vénérable de 38 ans, afficha quatre matches à plus de 31pts, 11 rbs et 6 passes. Rendez-vous en 2010 Shaquille… Si O’Neal fut extrêmement plus mobile en défense cette année, force est de constater qu’il ne pèse plus sur un matche comme il y a encore trois ans. Evidemment, son inefficacité aux lancers-francs reste sa kryptonite. Superman ne finira peut-être pas en fauteuil mais espérons que Shaft n’ira pas trop au Burger King cet été et aura encore fin de victoires l’an prochain. Il avait annoncé à la ville de Miami qu’il lui amènerait son premier titre, il l’avait clamé si haut qu’on pu l’entendre jusqu’ à Los Angeles. Peut-être qu’en ce moment même une bouteille de Sprite vient de briser l’écran plasma retransmettant les finales NBA dans l’obscurité d’une villa au bord du Pacifique. Comme le disait le Grand philosophe Aristote : payback is a bitch…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire